Développement des activités touristiques entre le Maroc et la Turquie

La fédération turque des agences de voyages (TURSAB), regroupe 4500 agences à travers les 21 régions de la Turquie. Elle emploie 150 personnes et dispose de vingt avocats. Son président, M. Barsaran Ulison, en recevant la délégation marocaine, a exprimé son désir de rattraper le temps perdu et de réaliser un bon partenariat avec les voyagistes marocains.

Prenant la parole en cette occasion, il n’a pas hésité, avec professionnalisme et grande franchise, de dire aux voyagistes : « Ne cassez pas les prix, préservez la qualité, les services. Evitons les litiges. Faisons attention aux détails, ils sont très importants ». Le transport aérien étant un grand facilitateur du développement du tourisme, le président de la TURSAB s’est félicité du code share réalisé entre la RAM et la Turkish Airlines.

La toute dernière réalisation de la fédération turque des agences de voyages, est la création d’une école de formation professionnelle qui appartient à la TURSAB. M. Barsaran Ulison, dans un élan positif de partenariat avec le Maroc, s’est engagé à prendre en charge totalement 10 à 15 étudiants marocains, dans le cadre de cette formation, initiée avec une Université privée en tourisme à Istanbul.

Il est à savoir que les agences de voyages en Turquie sont à 60% des agences de niveau A, selon la loi turque en vigueur, leur permettant de traiter des opérations touristiques internationales. Il n’y a pas de Tour Opérators turcs dans la loi actuelle, en Turquie. Les TO turcs sont basés à l’étranger, principalement en Allemagne dont le grand Öger Tours qui a travaillé un bon moment avec le Maroc.

Signalons, au passage, que le système bancaire est très développé en Turquie. C’est aussi un bon facilitateur du développement des activités touristiques. Malheureusement tel n’est pas le cas chez nous, ce qui inquiète une peu les professionnels turcs.

La FNAV, fédération nationale des voyagistes marocains, compte quelque 600 agences de voyages, dont plus que la moitié ne font que El Haj et Omra. Le reste est divisé en agences peu organisées et des agences structurées dont la plupart sont des agences réceptives respectables : Wagon-lits ; Recep Tours ; H. Services ; FST ; BO Voyages ; Globus, entre autres. Certains faisaient partie, d’ailleurs, de l’éductour d’Istanbul, leurs représentants ont été au niveau professionnel et moral qui fait plaisir et qui honore la profession. Malheureusement, ce n’était pas le cas pour certains qui confondaient éductour et balade intime avec les amis.

Face à la TURSAB, la FNAV doit faire figure de bon élève. Ses membres doivent être crédibles et professionnels. Il est désolant d’apprendre qu’un grand voyagiste marocain est incapable d’honorer ses engagements envers son homologue truc. Soit le paiement de 200.000 dh, huit mois après la présentation des factures. Il a fallu d’énormes pressions pour que le voyagiste marocain s’acquitte difficilement et en partie de ses dettes.

C’est d’ailleurs ce qui a fait dire au président de la fédération turque, le fameux « évitons les litiges », parlant en bonne connaissance de cause. Nous ajouterons que les voyagistes doivent être au niveau de leur responsabilité et qu’ils arrêtent de faire n’importe quoi. Ceux qui formulent les critiques envers le tourisme et ses responsables doivent les premiers balayer devant leurs portes et être plus crédibles et plus solvables, tant vis-à-vis des hôteliers marocains que vis-à-vis des voyagistes étrangers et leurs partenaires.

Lors de la durée de l’éductour organisé par la RAM à l’occasion de l’inauguration de l’agence à Istanbul, des voyagistes marocains étaient de la partie. Malheureusement, certains d’entre eux n’ont été à aucun moment ni sérieux, ni au niveau de la représentativité de leur profession et de leur pays.

Des plaisanteries déplacées, des moqueries absurdes, indignes du comportement de professionnels du secteur du tourisme. Même durant l’allocution du président de la TURSAB, ils n’ont pu se maîtriser et ont continué à faire le clown. A leur âge, dans le contexte du voyage, c’est absurde, inqualifiable et profondément impardonnable.

Le même scénario s’est déjà déclenché lors de la visite de la Mosquée Sultan Amet, connue par la Mosquée Bleue, un site très visité à Istanbul. Confondant la Grande Mosquée historique avec un quelconque vulgaire site, ces voyagistes, les mêmes toujours, grands faiseurs de troubles, ont fait une entrée très scandaleusement remarquée à tel point que le responsable de la mosquée a menacé de leur refuser l’accès au site. Un vrai scandale qui n’a aucune raison d’être, principalement dans un lieu sacré. Une situation amère à vous donner honte de faire partie de la délégation.

Venu d’Ankara pour présider la cérémonie d’inauguration de l’agence RAM à Istanbul, M. Abdallah Zagour, ambassadeur du Maroc en Turquie, a pu remarquer des gamineries et des agissements enfantins indignes de voyagistes responsables, tout au long de la soirée qu’il avait passée avec la délégation, principalement pour des Marocains en déplacement à l’étranger. Plaisanter et se distraire est une chose. Ne faire que cela, tout au long d’un éductour, particulièrement lors du programme officiel, exécuté le jour, en est une autre.

Nous dénonçons avec force de tels agissements et de tels comportements. La RAM, en tout cas, ne peut être prise comme responsable du comportement enfantin et déplacé de ses invités, a fortiori celui des voyagistes censés représenter la profession. L’utilisation d’un langage trop vulgaire et irrespectueux par un cercle de voyagistes casablancais est d’une bassesse inacceptable.

Le choix de la RAM, pour la participation des voyagistes à cet éductour, s’est fait sur des critères professionnels, de connaissance du marché turc et de relations de travail avec ce marché.

Hélas, le comportement, le civisme, l’éducation, le niveau intellectuel sont des critères que l’on découvre après, principalement lors des voyages à l’étranger. Il faut le vivre pour le bien découvrir et en mesurer l’impact. Aux responsables de la RAM d’en tirer les conséquences qu’il faut pour l’avenir. Un citoyen qui se respecte et respecte ses concitoyens, se sent représentant de son pays, une fois à l’étranger. Il donne le meilleur exemple et ne joue jamais à l’adolescent irresponsable. Il doit, au contraire, assumer la responsabilité d’une bonne représentativité, la meilleure possible. Raison de plus encore s’il est voyagiste.

Les voyagistes turcs, dans le cadre de leur fédération, n’ont ménagé aucun effort pour rendre agréable le séjour de la délégation marocaine. M. Nabil de Hilal Tours et ses collaborateurs, en son nom propre et au nom des membres de la TURSAB, fut au niveau des responsabilités d’un agent de voyages qui honore son métier, son pays, sa fédération et ses partenaires. Ce fut le cas pour Fadel El Hafed, voyagiste marocain, responsable de Racep Tour. Un bon pas qui n’est qu’un prélude au développement d’un bon partenariat entre les voyagistes marocains et leurs confrères turcs au service du développement du tourisme dans les deux pays. Le tourisme est en effet un bon moyen de rapprochement des peuples et des mentalités, ce qui ne fait qu’encourager la compréhension et les bonnes relations et les amitiés entre les peuples et les populations et à divers niveaux.

Dans ce cadre, on ne peut que mettre en exergue le programme d’action de l’ambassadeur du Maroc à Ankara, qui œuvre pour un bon partenariat économique entre le Maroc et la Turquie. Il envisage ainsi lancer des jumelages entre certaines villes turques et marocaines pour concrétiser et développer ce partenariat. Jumelage éventuel entre Agadir et Izmir ; Casablanca et Istanbul ; Lakabados et Marrakech, entre autres. Mais aussi contacts avec les divers professionnels et opérateurs turcs en vue d’une bonne concrétisation de la coopération économique à tous les niveaux. Très bonne initiative de la part d’un diplomate qui assume avec conviction et détermination son rôle de représentant de son pays.

Il est à signaler que les Turcs sont très intéressés à voyager à la recherche d’un tourisme culturel arabe et musulman. Le Maroc est très bien placé pour tirer profit de cette demande touristique. Avec l’organisation d’éductours en faveur des voyagistes turcs et des voyages de presse, le tourisme marocain y gagnera incontestablement. Une promotion bien faite et bien ciblée doit être réalisée en Turquie, associant la RAM, la Turquish Air Lines, l’ONMT, les professionnels (hôteliers et voyagistes) des deux pays. Avec une bonne coordination, il est possible de faire du beau travail promotionnel dont les conséquences seront porteuses dès cet été.

Le programme de la RAM, dans cet esprit, prévoit l’organisation d’autres éductours en faveur d’autres voyagistes marocains, et en faveur du réseau de distribution dénote le degré de responsabilité qui anime les responsables de la compagnie nationale à encourager et soutenir convenablement le développement du tourisme national, tant à l’import qu’à l’export, secteur clé de l’économie marocaine. Les directeurs Saâd Azzioui et Driss Benkirane de la RAM ont fait le nécessaire, en parfaite coordination avec Haj Kenfaoui, l’homme qu’il fallait au poste qu’il faut à Istanbul, pour réussir l’éductour et pour pousser correctement l’optimisation de l’exploitation de la ligne Casablanca/Istanbul, qui, à peine un mois de son ouverture, connaît un taux de remplissage de 65%. L’avenir est plus prometteur encore. Avec le lancement d’un vol quotidien sur Istanbul, la compagnie nationale met le paquet pour mettre en relief et concrétiser, à travers l’aérien, les potentialités touristiques et écon- omiques des deux pays : le Maroc et la Turquie.

L'opinion