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27 juin 2005

Sénégal : Crise généralisée du secteur : Enième cri d’alarme des professionnels

senegal

Un secteur qui vit une contradiction flagrante avec sa tutelle. Au moment où le ministre du tourisme crie partout que le tourisme sénégalais accumule des chiffres positifs, tous les acteurs se plaignent de la baisse de fréquentation de leurs réceptifs et des lourdes charges qui les accablent. A la Somone, le week-end dernier, certains se sont penchés sur des solutions de crise, en rappelant que tout dépend de l’Etat.

Les acteurs du secteur du tourisme, spécialement les hôteliers qui se sont réunis ce week-end à La Somone, n’ont pas du tout fait dans l’optimisme, bien au contraire. A les entendre parler, on a l’impression que le tourisme au Sénégal est à l’article de la mort. Ce qui est un paradoxe, quand on sait que le gouvernement veut faire de ce secteur du tourisme l’un des piliers de sa Stratégie de croissance accélérée (Sca). Mais les hôteliers affirment que leurs réceptifs se vident de jour en jour et ils lancent un cri d’alarme : «Le Sénégal ne peut pas se payer aujourd’hui le luxe d’être la quatrième destination la plus chère au monde. Nous n’avons rien qui justifie que l’on soit aussi cher que Bâli ou Singapour», s’écrie M. Pathé Dia, responsable du Téranga hôtel, à Saly Portudal.

Le président du Syndicat des patrons des industries hôtelières du Sénégal (Spihs), M. Mamdou Racine Sy, est lui, plus spécifique. «Du point de vue de la fiscalité, nous ployons sous le poids de la Tva de 18%. Cela rend le Sénégal peu compétitif face à des destinations concurrentes.» Son compère, Pathé Dia, de se plaindre également de l’abérration qui a conduit à surcharger encore le secteur de nouvelle taxes : «On vient de nous créer encore d’autres taxes, soit-disant pour les infrastructures aéroportuaires de Diass.» Cette dernière est de 30 euros, c’est-à-dire, 20 mille francs Cfa, sur chaque billet d’avion vendu, à destination ou en partance du Sénégal. Les hôteliers considèrent que ce n’est pas aux clients de financer de manière aussi directe les infrastructures aéroportuaires de Diass. Surtout si cela doit faire fuir les voyageurs vers des destinations concurrentes comme les pays du Maghreb ou les Îles Caraïbes.

A ce titre d’ailleurs, ils font remarquer qu’au moment où les Tour operators européens vendent la destination sénégalaise à 900 euros, environ 595 000 francs Cfa, ils vendent le Maroc à moins de 300 euros (moins de 190 000 cfa), et Saint Domingue à moins de 250 000 francs Cfa. «Et dans ce montant, seule une petite part revient à l’hôtelier qui croûle sous les charges.» La conséquence de cette situation est que les hôteliers se disputent le peu de clients qu’ils trouvent avec les nombreuses structures para-hôtelières qui emplissent le décor depuis un certain temps. D’où le besoin de prendre des mesures le plus rapidement, si l’on ne veut pas voir le secteur mourir à terme. Elles pourraient prendre la forme d’une exonération de l’impôt sur le chiffre d’affaires réalisé avec l’étranger, signale M. Sy, en plus de la réduction des coûts de facteurs qui pourraient soulager rapidement les acteurs.

Le secteur du tourisme est, avec celui de la pêche, l’un des premiers du Sénégal, devant l’arachide ou le secteur minier. Le gouvernement affirme que le pays a accueilli dernièrement près de 700 mille touristes qui ont rapporté près de 200 milliards de francs. La part du secteur dans le Pib est de 6,8%. L’ambition affichée du gouvernement est d’atteindre le million d’arrivées d’ici deux ans, en visant le tourisme haut de gamme. Mais les professionnels du secteur, réunis à la Somone à l’initiative de l’Organisation nationale des intégrés du tourisme sénégalais (Onits), battent en brèche cette déclaration. Tout d’abord, ils affirment que l’on ne peut parler de tourisme de haut de gamme quand on connaît de très sérieux problèmes de mobilité urbaine. «On ne peut pas couvrir les 80 km qui séparent Dakar de Saly durant le même nombre d’heures qu’on fait entre Paris et Dakar, et viser le haut de gamme.» Ensuite, Racine Sy ajoute que, dans le tourisme, comme dans un avion, on devrait pouvoir laisser le client aller où ses moyens ou son goût le destine. «On ne peut pas imposer à tous d’aller au Méridien Président, tout de même !»

LeQuotidien

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