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Veille Tourisme Maroc
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25 mai 2005

Etre clochard, juste pour une nuit

Les règles de la «street retreat» sont simples: enfiler de vieux vêtements, ne pas emporter d'argent, partir vivre dans la rue et mendier. Quand les bobos font dodo dans le métro...

Paille, igloo, tipi, yourte, parking ou métro: telles sont les dernières offres touristiques pour passer des nuits d'inconfort garanti. Qu'il est agréable, après avoir écumé les hôtels de luxe, de jouer les explorateurs polaires ou les clochards pour une nuit seulement...

La quête d'inconfort a commencé avec la paille. Des paysans futés ont eu l'idée de louer leur grange à des citadins en quête de sensations fortes (en guise de souvenir mémorable, l'assurance de devoir se gratouiller une journée entière après avoir dormi sur la paille).

Des tipis sont venus prendre le relais d'un tourisme rural qui sentait certes bon le foin mais pas suffisamment l'aventure. Se prendre pour un Indien, c'est tout de même autre chose!

Après le Far West de nos rêves d'enfants et quelques expériences de suffocation dans des tipis mal ventilés, place aux cavaliers de la steppe: avec la Mongolie devenue destination tendance, le dernier must consiste à dresser une yourte. En France, les ventes de ces tentes de feutre connaissent un succès remarquable.

Depuis cet hiver, les amateurs d'insolites n'ont plus à regagner le grand Nord pour trouver des offres d'hébergement eskimo. Coucher dans un igloo à la façon des Inuits, ça change des draps douillets et du chauffage central. Il vous en coûtera, à Zermatt ou à Villars par exemple, l'équivalent d'une nuit en chambre quatre étoiles. Le concept sous-jacent: payer plus pour avoir moins.

Toujours en retard sur les dernières pratiques venues d'Amérique, ces sommeils exotiques paraissent cependant bien douillets comparés aux nuits agitées des «street retreat».

L'écrivain Tom Wolfe semble en avoir été le pionnier en se clochardisant pour mieux pénétrer des quartiers malfamés de New York. Une démarche reprise aujourd'hui par des individus désireux de recharger leurs accus en payant cher le privilège de dormir dans un parking ou dans le métro.

C'est la dernière technique de «destressing» pratiquée par des bobos exténués et ses règles sont simples: ne pas emporter d'argent, ne pas se laver ou se raser, porter de très vieux vêtements, se munir de quelques sacs de plastique et avoir affûté ses compétences à mendier.

Vous voici prêt à plonger dans l'inconnu, à quitter le ronron quotidien. Les quelques centaines de francs qu'il vous en coûtera vous permettront de réfléchir à «ce qui compte réellement dans votre vie».

Pour Bernie Glassman, un ingénieur en aéronautique qui planifiait des vols sur Mars dans les années soixante, devenu moine zen et initiateur des «street retreat» new-yorkaises, «des interrogations sur le "que manger" et le "où dormir" font rapidement disparaître les inquiétudes relatives aux fluctuations du stock market». Faut-il s'en étonner?

A en croire les récits de ces SDF de quelques heures, l'expérience es extrêmement enrichissante. Jamais vous n'oublierez votre nuit dans le métro interrompue par une patrouille de flics et votre sentiment de honte à l'heure de mendier...

Déjà bien rodées dans plusieurs villes américaines, ces «street retreat» ont franchi l'Atlantique et sont proposées à Londres depuis l'été dernier. Les pseudo SDF seraient-ils frileux? Aucune offre n'est proposée cet hiver.

Pour être prêts une fois les beau jours revenus, les candidats à ces dodos originaux consultent peut-être, au coin du feu, le site des SDF français et son chapitre «Trois jours d'initiation» ou comment faire de toi un honnête SDF. Attention, «le pavé manque de tendresse», y lit-on.

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